Les travailleurs de la mer
Pêcheurs de Bretagne
D’avril à septembre, c’est la saison de pêche de la langoustine. Thierry Evain, patron pêcheur s’en est fait une spécialité. Embarquement à bord du chalutier, le Quentin-Grégoire.
A deux du matin, sur le port des Sables-d’Olonne, le Quentin-Grégoire débarque sa marée: merlus, lotte, sole et surtout près de 900 kg de langoustines. Car en ce moment, c’est elle la vedette ! Le camion réfrigéré prend la direction de la criée du Croisic, tandis que le bateau reprend la mer. Pour nous, le moment est venu d’embarquer à bord. Aidé de ses instruments de navigation, Thierry Evain dirige son chalutier de 18,50 mètres vers la zone de pêche. En fonction de l’heure, de la météo et de la saison, il sait déjà si la langoustine sortira en masse ou non de ses terriers.
A la poupe du navire, José, Olivier et Nizer surveillent le chalut. Après trois heures passées sur les fonds sablonneux, le gigantesque filet libère ses prises. Langoustines, lottes, merlus, tourteaux…tombent dans l’un des deux bacs de tri. Ils rejettent à la mer les prises non désirées ou trop petites comme ce requin à peau bleue encore bien vivant. Dans l’humidité, le roulis, le bruit, les positions sont inconfortables, le travail est laborieux et fatigant. Les langoustines sont nettoyées à l’eau de mer avant d’être placées dans des viviers à une température de 7°C environ pour leur éviter le stress. Le poisson est vidé, mis en caisse et descendu dans les cales pour y être glacé.
Aujourd’hui, c’est au tour d’Olivier de préparer le repas pour l’équipage. Pâtes et lotte fraîchement pêchée au menu ! Un marin assure le quart tandis que les autres se restaurent. Le repas se prend dans un silence quasi monacal mais les portions sont conséquentes. Un travail aussi physique nécessite de reprendre des forces. Entre deux traits de chalut, les marins tente de se reposer dans leurs couchettes au dessus de la salle des machines. Chaleur, bruit et odeur du moteur diesel sont bien présents mais ils n’y prêtent plus attention, ils dorment sur commande, 2 heures au maximum.
Sur le chemin du retour et après une marée ininterrompue de 48 heures, les marins entretiennent le matériel. Pas une minute à perdre. Olivier se lance dans un véritable travail de couturier pour reconstituer le filet maille après maille. Nizer raccourcit un maillon de la chaîne d’acier qui tire les filets. Une bonne pêche dépend aussi de ses petits détails.
Retour au port ver minuit. Pour le prochain embarquement, nous serons sur les « Les Océanes », un fileyeur qui va débusquer les grosses soles et autres turbots ou Saint-Pierre.